- nervosité
-
• 1829; « vigueur » 1553; lat. nervositas♦ État d'excitation nerveuse passagère. ⇒ énervement; agacement, éréthisme, exaspération, irritation, surexcitation. Être dans un état de grande nervosité. ⊗ CONTR. 1. Calme.Synonymes :- excitabilité- fébrilité- hyperexcitabilité- hystérieÉtat permanent ou momentané d'irritabilité ou d'inquiétudeSynonymes :- susceptibiliténervositén. f. énervement, irritabilité.⇒NERVOSITÉ, subst. fém.A. —Vieilli. Tension physique, vivacité de tempérament, de mouvement. Le Greco doit être cet homme tout de finesse, de nervosité, la tête légèrement inclinée à gauche, du type écureuil, si j'ose dire, mais ennobli de rêverie religieuse (BARRÈS, Greco, 1911, p.32 ). Toutes les deux hautes et belles; l'une mince, fauve, et liant avec nervosité sa gerbe chaude; l'autre grave, le front puissant, qui tendait ses bras bruns avec patience vers la terre (BOSCO, Mas Théot., 1945, p.141).— P. anal.♦État de souplesse et de résistance d'un matériau. Des fibres jaunes ou élastiques (...) qui résistent à l'action de l'eau bouillante et se dissolvent sous l'action des enzymes du suc pancréatique: ce sont elles qui communiquent au cuir fermeté et nervosité (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p.27).♦Aptitude d'un véhicule, d'un moteur à répondre rapidement à la commande d'accélération, à prendre rapidement de la vitesse. L'avance à main est restée en position «plein retard», tourner le bouton ou la tirette pour mettre pleine avance. Le véhicule retrouve du coup toute sa nervosité (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p.340).— Au fig. Vigueur, vivacité d'expression, d'interprétation d'une oeuvre artistique. Il y a dans ce minuscule tableautin une nervosité du diable, une rapidité de mouvement qui étonne (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.65). L'accessoiriste (...) s'installe au piano de scène, remisé dans un coin et dans l'obscurité attaque une polonaise de Chopin, avec un éclat, une nervosité, une sorte de fureur piaffante qui nous immobilise tous (COLETTE, Belles sais., Mes cahiers, 1941, p.161).B. —Irritabilité, instabilité habituelle du comportement. Synon. nervosisme. Il se dégage de Flaubert tant de nervosité, tant de violence batailleuse, que les milieux dans lesquels il se trouve deviennent bientôt orageux, qu'une certaine agressivité gagne chacun (GONCOURT, Journal, 1873, p.956). Il avait de grands yeux bleus, de longs cheveux blonds de fille, le teint blême, la poitrine délicate, une nervosité maladive, dont il jouait à l'occasion, étant comédien né (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. Journée, 1912, p.1515).C. —État d'irritation, d'excitation nerveuse occasionnelle. Synon. énervement, agacement. Il rentra dans sa cellule bouleversé, attendit le lendemain dans une nervosité folle (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.285). Il rit bizarrement. Ce rire, sa loquacité, cette voix tremblante et brusque —tout, en lui, témoignait d'une nervosité qui ne lui était pas habituelle (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.271).— État d'excitation, de malaise d'un groupe humain, d'une collectivité engendré par une crise politique, sociale, etc. 17 octobre 1898:Le Temps s'étonne de la nervosité de l'opinion. Vraiment, qu'y a-t-il en France pour nous émouvoir? (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p.321). Et les socialistes enfin qui essayent de bénéficier du mécontentement général que crée cet état de nervosité (BARRÈS, Cahiers, t.9, 1911, p.214):• ♦ Seules les allures fracassantes de Steiger, avec le rythme de nos déménagements, qui étaient devenus bi-hebdomadaires, trahissaient la nervosité de la Kommandantur et nous avertissaient qu'il se tramait quelque grand coup.AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.289.— Nervosité de + subst. (partie du corps). Agitation, mouvements nerveux. Richard —je l'ai vu souvent au clignement de ses yeux, à une nervosité des lèvres, —il essaierait bien, mais il ne peut pas se décider [à embrasser] (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p.245). Il fixait l'horizon sans trop sourciller, mais une boule se contractait à sa gorge et la nervosité de ses mains le trahissait (GRACQ, Syrtes, 1951, p.221).Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1834 «caractère nerveux (d'une personne)» (J. V. BROUSSAIS, Traité de Physiologie, t.II, p.5569 ds QUEM. DDL t.25). Dér. sav. de nerveux; suff. -(i)té. Fréq. abs. littér.:205. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) néant, b) 119; XXe s.: a) 409, b) 561. Bbg. DARM. 1877, p.205.nervosité [nɛʀvozite] n. f.ÉTYM. 1553, « vigueur »; lat. nervositas, de nervosus → Nerveux; le sens 2. est un dér. sav. de nerveux.❖♦ Caractère, état de ce qui est nerveux.1 Vx. Vigueur physique. — Fig., mod. || La nervosité du style (→ Inspirer, cit. 17).2 (1838). Mod. État d'excitation nerveuse passagère. ⇒ Énervement; agacement, agitation, éréthisme, exaspération, excitation, irritation, surexcitation. || Geste qui trahit la nervosité (→ Gonflement, cit. 2; graphologue, cit. 3). || Éprouver (cit. 26) de la nervosité. || Être dans un état de grande nervosité. — Rare. || Une, des nervosités.1 Elle avait, cette vaillante femme, toutes les nervosités de la femme, tous ses tremblements, ses resserrements frileux de mimosa (…)Alphonse Daudet, Numa Roumestan, XVII.2 Ce rire, sa loquacité, cette voix tremblante et brusque — tout, en lui, témoignait d'une nervosité qui ne lui était pas habituelle, et dont les causes, ce soir, étaient multiples (…)Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 87.❖CONTR. Bonace, calme.
Encyclopédie Universelle. 2012.